La fédération internationale de boxe (IBA), exclue du mouvement olympique il y a un an, a de nouveau affirmé lundi que deux boxeuses présentes aux JO, au coeur malgré elles d’une controverse sur le genre, étaient « des hommes ».
Alors qu’elles avaient pris part à de nombreuses compétitions organisées par l’IBA, celle-ci les avait exclues des Mondiaux en 2023, invoquant des tests d’établissement de genre réalisés aux Mondiaux-2022 à Istanbul et 2023 à New Delhi. Elles avaient combattu aux Mondiaux de New Delhi avant d’en être exclues, l’une d’elle se voyant enlever sa médaille de bronze. L’Algérienne Imane Khelif (-66 kg) et la Taïwanaise Lin Yu-ting (-57 kg), ont été admises aux Jeux de Paris par le Comité international olympique, qui n’a depuis de cesse de défendre leur présence et conteste la validité des tests de l’IBA. Les deux boxeuses se sont qualifiées pour les demi-finales de leur tournoi olympique à Paris. L’IBA, en conflit avec le comité olympique international (CIO), et exclu du mouvement olympique depuis plus d’un an, n’organise pas le tournoi aux JO.
L’organisation a donné lundi une conférence de presse à Paris, à laquelle a pris part en visio son dirigeant, l’homme d’affaires russe Umar Kremlev. L’ancien directeur de sa commission médicale, Ioannis Filippatos, y a affirmé que des tests sanguins effectués sur les deux boxeuses en 2022 avait révélé des « anomalies ». Les deux boxeuses ont donc été de nouveau testées un an plus tard pour avoir ou non confirmation des ces « anomalies » en 2023, selon l’IBA. Selon le médecin grec, les deux boxeuses ont passé deux tests chacune, un pour la testostérone, et un caryotype, un examen qui permet d’étudier les chromosomes. « Le résultat médical des tests sanguins – et ce sont les laboratoires qui le disent – montre que ces deux boxeuses sont des hommes », a affirmé Ioannis Filippatos. « Le problème est que nous avons deux tests sanguins avec des caryotypes d’hommes. C’est la réponse du laboratoire », a-t-il ajouté. Le CIO accuse l’IBA d’avoir décidé « arbitrairement » de leur exclusion aux Mondiaux de New Delhi.
Imane Khelif est « née femme, enregistrée comme femme, vit sa vie en tant que femme, boxe en tant que femme », a martelé vendredi le porte-parole du Comité international olympique (CIO) Mark Adams. L’IBA a elle annoncé samedi qu’elle allait récompenser la boxeuse italienne Angela Carini, battue sur abandon par Imane Khelif lors du premier combat de l’Algérienne. La polémique a pris une dimension mondiale après les interventions de Donald Trump et de la Première ministre italienne Giorgia Meloni selon qui le combat ne s’est pas déroulé « sur un pied d’égalité ». Vendredi, Umar Kremlev avait apporté son soutien à la boxeuse italienne. « Seules les athlètes éligibles devraient concourir pour des raisons de sécurité » et « je ne comprends pas pourquoi ils tuent la boxe féminine », avait ajouté M. Kremlev à propos du CIO.