L’histoire d’Hakeem Olajuwon restera gravée dans les mémoires du basket. Parti de rien, il est devenu un joueur ayant marqué la NBA. Voici son histoire et je vous l’assure, rien n’est scénarisé !
Tout commence dans les faubourgs de Lagos au Nigéria. Le Géant d’Afrique se relève tout juste de la guerre du « Biafra », plus de 2 millions de morts. Hakeem Olajuwon vient de rentrer au lycée et se lance sur le tard dans le sport. Son premier amour sera le football. Sa grande taille le place logiquement en tant que gardien de but de son lycée. Puis le hasard vient se mêler à son histoire. L’équipe de basket de son établissement va disputer un tournoi. Problème majeur, ils n’ont pas de pivot. Le coach ne réfléchit pas, il faut qu’il trouve un grand gaillard. Pas très difficile, ce sera bien sûr Hakeem Olajuwon.
Des débuts victorieux !
Il se retrouve donc à jouer au basket, une première pour lui. Et cela a été une réelle réussite. Après deux semaines intenses de tournoi, son équipe soulève le trophée. Hakeem Olajuwon est nommé meilleur joueur alors qu’il ne connaissait même pas les règles. Une véritable prouesse. Sa passion pour le basket est née. Il commence à s’entraîner de manière intensive et ne lâche rien. Après deux ans de durs labeurs, un recruteur a flashé sur lui. Il a maintenant 17 ans et il va devenir le prochain pivot de l’Université de Houston. Le tout en ayant le droit à une bourse d’étude. Il saisit l’opportunité et s’envole pour les USA.
Impressionnant !
Dès son arrivée, le Nigérian brille de mille feux. En NCAA, rien ne lui résiste. Il crée un duo irrésistible avec Clyde Drelxler. Les dunks s’enchaînent, le public est bouche-bée. Malgré tout, les Cougars de Houston n’iront pas jusqu’au titre puisque les Tar Heels de North Carolina les éliminent lors du Final Four. Une équipe menée par l’immense Michael Jordan. Même punition l’année d’après mais contre Georgetown.
Le tournant
Après ces deux échecs cuisants, Hakeem Olajuwon repart de l’avant et décide de se présenter à la draft. Le pivot est premier de la draft devant Michael Jordan, Charles Barkley et John Stockton entre autres. Rien que ça. Le hasard lui donna un coup de main puisque l’équipe l’accueillant n’est ni plus ni moins que Houston, ville qui connait parfaitement. Cela lui a permis de s’acclimater très vite. Dans la peinture, il fait la paire avec Ralph Sampson. Leur surnom de Twin Towers est resté gravé dans le marbre. Dès sa première saison en 1986, il atteint les finales NBA. Une défaite cruelle en Game 6 contre des Celtics imbattables à l’époque avec notamment Larry Bird ou encore Bill Walton.
La foi comme rédemption
Hakeem Olajuwon reste chez les Rockets et prend une place de plus en plus importante notamment après le départ de Ralph Sampson. En 1991, ce dernier se convertit à l’Islam et c’est comme cela que la lettre “H” apparait dans son prénom. Cela peut sembler anecdotique, mais en réalité ce n’est pas le cas. Cette conversion changea diamétralement son comportement. Le Nigérian était connu pour ses sauts d’humeur et ses pétages de plomb récurrents, sa toute nouvelle aversion pour la religion lui permit de devenir calme et bien plus concentré. Un coéquipier de l’époque Vernon Maxwell ira même jusqu’à dire « sa conversion l’a fait passer du statut de bon joueur à celui de phénomène ».
Le début de la gloire
Houston a du mal à vraiment performer malgré des résultats honorables, résultat le coach Don Chaney est viré. Son successeur est son assistant Rudy Tomjanovich. Un choix étonnant mais qui va être payant. L’effectif, lui aussi, va être remodelé autour de Hakeem Olajuwon et Vernon Maxwell. Des shooteurs d’exceptions vont débarquer tels que Kenny Smith, Mario Elie,Robert Horry puis Sam Cassel. Même si, ils sont loin d’être favoris lors de cette saison 1993-1994, ils sont des outsiders sérieux dont les autres équipes se méfient. Le pivot nigérien explose toutes les statistiques : 27.3 points, 11.9 rebonds, 3 passes, 3.6 contres, 1.6 interceptions sans oublier le deuxième meilleur bilan de la ligue et le titre de meilleur défenseur de l’année. Il est bien sûr élu MVP. Il devient par la même occasion le premier étranger et le seul africain à avoir remporté cette distinction.
La bague arrive-t-elle enfin ?
Un premier tour aisé contre Portland, un deuxième à l’arraché contre les Suns, une finale de conférence maîtrisée contre le Jazz. Arrive la grande finale, les Rockets sont opposés aux Knicks de New York. Hakeem Olajuwon veut enfin se débarrasser de son statut de looser. Les matchs sont âpres et Patrick Ewing qui l’a déjà battu 10 ans en NCAA est en feu. Malgré tout, Houston gagne enfin la première bague de son histoire. Hakeem est MVP des finales. Libération ! Certains diront que cette victoire est seulement due à la retraite de Michael Jordan avec les Bulls. Peu importe, la bague est là !
Coup double
La saison suivante commence difficilement pour Houston. Les joueurs ne sont pas au rendez-vous et leur titre semble déjà bien lointain. Néanmoins, Hakeem Olajuwon reste fidèle à son équipe et montre à de maintes reprises qu’il est l’un si ce n’est le meilleur joueur de la ligue. Le titre de MVP lui échappe, David Robinson lui a chippé. Malgré tout, son équipe se relève et redevient le rouleau compresseur que l’on connaît. Contre les Spurs de ce même David Robinson, le pivot nigérian écrase tout. 35.3 points, 12.5 rebonds, 5 passes, 4 contres et 1.5 interceptions de moyenne lors des 6 matchs. Une victoire 4-2 qui le fait rentrer un peu plus dans l’histoire. En finale contre Orlando, le jeune Shaquille O’neal ne fera pas le poids. Une défaite sec 4-0 avec un Hakeem tournant en 32.8 points, 11.5 rebonds, 5.5 rebonds, 2 interceptions et 2 contres accompagné du titre de MVP de la finale. Monstrueux.
La fin du règne
Houston et Hakeem Olajuwon ne gagneront plus rien après ce magnifique doublé. Le natif de Lagos est champion du monde à Atlanta en 1996 avec le Team USA (il a été naturalisé américain durant sa carrière). Il finit son histoire avec la NBA avec un passage chaotique à Toronto que tout le monde a oublié.
Hakeem Olajuwon est un des plus grands joueurs de l’histoire de la NBA. Il a révolutionné le poste de pivot. Même s’ il a été éclipsé par d’immenses stars telles que Michael Jordan ou Larry Bird et qu’il n’est pas aussi connu que Kareem Abdul Jabbar ou que Shaq, son nom restera gravé dans l’histoire de ce sport. L’enfant de Lagos a bien grandi, Hakeem Olajuwon est une légende !