La composante féminisation de la Fondation HAVOBA s’est rendue à Abidjan à la fin du mois de juin pour trois jours de formations accompagnés, en préambule, de deux tables rondes. Massirigbe Koné, internationale ivoirienne de volleyball et membre de la composante féminisation, nous a glissé quelques mots à propos de cette expérience.
Pourquoi la féminisation du sport est-elle importante pour vous ?
C’est important parce qu’on met l’accent sur les femmes, et cela change beaucoup de choses dans notre manière de voir et de faire du sport. Il y a une vraie dynamique qui est en train de se mettre en place autour de cela.
Qu’avez-vous retenu de la formation sur la féminisation organisée par HAVOBA ?
Ce que j’en retiens, c’est surtout un travail sur moi-même. J’ai souvent du mal à parler en public, à gérer mon stress devant les gens. Grâce à cette formation, j’ai beaucoup appris à ce niveau. Ce moment d’échange m’a donné des clés pour m’exprimer plus sereinement.
Le fait de partager la formation avec d’autres disciplines, comme le basket ou le handball, a-t-il été enrichissant pour vous ?
Oui, vraiment. Je suis à la fois formatrice de volley et athlète, et pendant la formation, on a eu nos demi-finales. Les instructeurs nous ont permis d’y participer, et ils sont même venus nous soutenir. D’autres collègues du hand, du basket, et même une dame du tennis de table étaient là pour nous encourager. Ce genre de solidarité, je ne l’avais jamais vue auparavant. Ce lien entre les trois fédérations a créé une vraie unité.
Pensez-vous que la féminisation du volley-ball, et plus largement du sport en Côte d’Ivoire, avance dans la bonne direction ?
Oui, je pense que ça va dans le bon sens. Il y a de plus en plus de femmes qui se lèvent, qui s’impliquent, qui créent des centres de formation. Et surtout, on voit aussi des femmes qui deviennent formatrices, ce qui était rare il y a quelques années.
Selon vous, quel rôle peut jouer HAVOBA dans ce processus ?
HAVOBA peut vraiment contribuer à faire avancer la féminisation. Avec ce type de formation et de rencontres, on gagne en confiance, en compétence, et en réseau. C’est une bonne base pour aller plus loin.
Qu’est-ce qui pourrait encore être amélioré dans le processus de féminisation ?
Il faut qu’on arrive à se regrouper, à mieux parler de nos disciplines, à ne pas rester centrés uniquement sur Abidjan. Il faut aller vers l’intérieur du pays, créer plus de visibilité pour toutes nos pratiques, pour montrer que les choses bougent aussi ailleurs.
Vous avez aussi participé à deux tables rondes. Qu’en retenez-vous ?
Ce qui m’a vraiment marquée, c’est l’intervention de la vice-présidente de la fédération de basket-ball. Elle nous a dit que si on veut être à la « table des rois », il faut se former, encore et encore. Elle est elle-même vice-présidente, mais elle continue d’apprendre, de se perfectionner. C’est un message fort qu’elle nous a transmis : la formation ne s’arrête jamais.
Pensez-vous qu’un jour, une joueuse de volley pourra vivre de son sport en Côte d’Ivoire ?
C’est possible, surtout avec tout ce qu’on essaie de construire avec la jeunesse. Mais pour l’instant, ce serait difficile. Le volley-ball reste encore peu professionnel chez nous. Il faut plus de structures, plus de soutien.