Après le Cameroun et la Côte d’Ivoire, la Fondation HAVOBA arrive au Bénin dans le cadre de la composante entraîneurs du jeudi 22 mai au dimanche 25 mai. Germain Fidami, responsable des services dirigeants et techniciens au sein de la Fédération française de basket-ball ainsi que membre de la composante entraîneurs de la Fondation, nous a glissé quelques mots avant son départ au Bénin.
1. En quoi la formation d’entraîneurs vous semble particulièrement importante pour le continent africain ?
Parce que c’est un besoin que je ressens profondément, en tant qu’entraîneur avec des origines africaines. J’ai grandi avec cette culture, je connais les réalités de terrain, et au fil de ma carrière professionnelle, j’ai eu l’occasion de croiser beaucoup de joueurs et d’entraîneurs issus de différents pays africains. Ce que je constate, c’est qu’il y a une vraie demande, une vraie soif d’apprentissage. Former des entraîneurs, ce n’est pas simplement transmettre des savoirs : c’est leur donner les outils pour structurer leurs pratiques, développer leur autonomie, créer une culture de formation solide. C’est fondamental pour permettre un développement durable du sport sur le continent.
2. Vous avez déjà conduit des formations notamment avec la Fédération congolaise de basket-ball . Aujourd’hui, vous êtes en mission au Bénin, après un premier passage au Cameroun. Qu’attendez-vous de ce nouveau déplacement ?
Le but, c’est d’aller plus loin. Au Cameroun, on a fait un bon travail, mais on a aussi tiré des leçons. On a identifié les points à renforcer, notamment dans les contenus pédagogiques. Ce qu’on cherche, ce n’est pas la perfection, c’est la progression continue. On améliore nos modules, on ajuste aux réalités locales. Et surtout, on écoute. Les formateurs sur place nous ont fait des retours précieux, qu’on intègre pour proposer quelque chose d’encore plus pertinent au Bénin. Et ce travail se poursuit : après le Bénin, il y aura le Maroc, la Tunisie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire. On avance étape par étape, toujours dans une logique d’échange et d’amélioration. Ce qui est très enrichissant aussi, c’est le travail en équipe avec des collègues venus d’autres disciplines, comme le handball ou le volley. On se complète, on partage nos outils. Cela nous oblige à sortir de notre cadre habituel, à nous adapter, et c’est très formateur.
3. On a souvent une vision descendante de la coopération : des experts qui viennent former. Mais avez-vous, vous aussi, appris quelque chose lors de ces formations ?
Énormément. L’état d’esprit des participants est remarquable. Il y a une vraie volonté de progresser, une grande ouverture, et surtout beaucoup de respect dans les échanges. Franchement, cela m’a marqué. Dans ce domaine, on n’a rien à leur apprendre. Au contraire, on en retire énormément, en tant que formateur mais aussi en tant qu’humain. Ce sont des expériences très fortes, qui me nourrissent et me donnent encore plus envie de continuer. Si on peut continuer à construire ensemble, en apprenant les uns des autres, alors c’est gagné.